S’habiller, à priori, nous sommes tous tenus de le faire! S’habiller à notre goût, selon nos envies, selon la saison, selon nos moyens aussi! Et s’habiller dans le respect de notre planète, des personnes qui confectionnent nos vêtements et de notre santé?
Je pense que « presque » tout le monde le souhaite mais encore faut-il ouvrir les yeux ou ne pas les fermer…
Moi, j’ai décidé de rester les yeux grands ouverts!
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Qu’est-ce que la slow fashion?
La « slow fashion » s’oppose à la « fast fashion ». C’est un mouvement qui a été créé en réaction aux multiples changements dans l’industrie de la mode. Nous sommes passés d’un calendrier de deux collections par année, automne-hiver et printemps-été, à des chaines de magasins comme H&M et Zara qui sortent des nouveautés aux deux semaines. Il est plus facile que jamais de se procurer les dernières tendances à un coût dérisoire. Ce qui résulte en une surconsommation qui ne vient pas sans frais et qui aura un impact sur l’environnement et sur les conditions de travail des employés de la chaîne de production.
—Extrait de « La tendance du slowfashion »
La slow fashion s’inscrit dans ce style de vie plus large de slowlife ou vie slow qui consiste à ralentir ou prendre le temps de… Ici, dans le cadre de la mode, c’est de ne pas s’inscrire dans ce changement de mode permanent, rapide qui a un coût environnemental et humain.
Lire Le mode de vie slow, comprendre le concept et l’appliquer!
C’est se contenter de peu, de qualité et d’avoir un regard sur les conditions de fabrication.
Pourquoi j’ai adopté la slow fashion?
1/ Pour gagner du temps
• Le matin, mon choix de vêtements est rapide et je peux passer ce temps à autre chose (passer un moment privilégié avec Mini-moi et Minie-moi avant le départ à l’école/passer un moment à lire…)
« Je souhaite vraiment simplifier ma vie de telle sorte que j’ai le moins de décisions à prendre sur ce qui n’est pas essentiel, si ce n’est tout ce qui peut mieux servir cette communauté. » —Martin Zuckerberg
• Les lessives sont moins fréquentes, j’apprends à gérer le port de mes vêtements
• Je ne souhaite pas avoir plus de vêtements donc pas d’envie de faire les boutiques sauf quand j’ai un besoin précis (et là, ça se peut que je kiffe…)
2/ Pour gagner en légèreté : dressing désencombré = esprit désencombré + plus d’espace + plus de mobilité
3/ Pour gagner en conscience – Respect de notre jolie planète et des personnes qui fabriquent nos vêtements
4/ Pour gagner en santé (produits chimiques en tout genre sur ta peau...)
5/ Pour gagner de l’argent : je ne te fais pas un dessin…
Je développe!
Oui, ça prend du temps de se renseigner sur ce qui est bon ou mauvais mais n’est-ce pas notre devoir? Protéger notre planète, nous en sommes les locataires, pas les propriétaires! Protéger notre santé, celle de nos enfants, proches et celle des personnes, qui de par le monde, se font exploiter en confectionnant nos vêtements.
Nous avons le pouvoir de changer les choses si nous nous y mettons tous ou le plus grand nombre. Nous sommes les décideurs en matière de consommation. Si nous rejetons une idée celle-ci ne sera pas viable. Si nous en adoptons une alors celle-ci trouvera à s’étendre.
Alors, oui! On ne peut pas tous se permettre d’acheter des vêtements responsables NEUFS en matière respectueuse de l’environnement. Cependant, on a tous la possibilité de diminuer nos achats, de rafistoler nos vêtements abimés ou de les faire rafistoler, de vendre ceux qui ne nous plaisent plus et d’en acheter de seconde main.
Alors, ok! Ça demande un peu plus d’effort que de rentrer chez Zar* et d’acheter son gilet en pesticoton mais le jeu en vaut la chandelle. Et de mon expérience: « On se sent quand même plus léger de pas contribuer à ce massacre social et écologique ».
Acheter au « bon » prix, c’est mon nouvel enjeu. Vouloir toujours acheter au plus bas prix, cela engendre une délocalisation des usines vers le sud pour payer une main d’oeuvre moins cher et pouvoir proposer des prix toujours moins cher pour un consommateur assoiffé de bas prix. Les conséquences sont désastreuses. Elles sont à la fois sociales (conditions de travail déplorables/ travail infantile...) mais aussi environnementales (utilisation massive de produits chimiques/ d’eau/ transport...).
Alerte au greenwashing!
Nan, parce que c’est déjà compliqué mais en plus, on nous met des bâtons dans les roues!! Remède le plus efficace, libère-toi du marketing!
Quid du greenwashing? L’écoblanchiment (in french) est « une pratique commerciale qui consiste à utiliser des arguments environnementaux souvent trompeurs pour vendre des produits qui ne sont pas, la plupart du temps, si verts. »
Exemple de panneau dans lequel j’ai pu tomber :
Acheter chez H&pastrèsgreen des vêtements en coton biologique avec une belle étiquette verte qui sent bon le propre.
Sauf qu’il existe deux types de certification pour les vêtements biologiques : Celle des matières premières certifiées bio et celle des produits finis certifiés bio.
1/ La certification bio des matières premières ne s’intéresse qu’à l’étape de la culture de la matière première. Une fois récolté, le coton bio (en l’occurence dans mon exemple) subit les mêmes traitements, colorations avec des produits contenant des métaux lourds que le coton conventionnel.
2/ La certification bio du produit fini, elle s’intéresse à la culture de la matière première et aussi à sa transformation (utilisation de produits doux, biodégradables, sans métaux lourds, recours au rétrécissement mécanique des tissus…).
Bah oui, je me suis faite rouler! Mais depuis, j’ai grandit (au sens figuré) et je suis plus vigilante.
Et puis, cette étiquette verte, elle ne te dit pas non plus que ce ne sont pas des enfants qui ont fabriqué tes vêtements. Et que ces enfants pour travailler un peu plus vite, on leurs a pas demandé gentiment, non.. ils ont subis des maltraitances. Parait-il que c’est plus rapide que de discuter…
Pareil, une belle étiquette avec pour seule inscription « fibres naturelles » peut te faire penser que tu achètes un vêtement responsable or il n’en est rien. En l’absence de certification, rien n’exclut l’emploi ou non de pesticide, d’OGM, de métaux lourds dans les teintures et des mauvaises conditions de travail.
Alerte (2ème édition) au blue-washing!
À l’instar du greenwhasing, le blue-washing trompe le consommateur via le marketing, avec un « made in France » sale ou factice. Soit les entreprises coupables possèdent des ateliers « de la misère » dans notre pays, soit elles nous bernent en nous laissant faussement penser à une fabrication full française. Comment? En s’engouffrant dans les failles législatives!
Ce blue-washing est à décliner dans toutes les couleurs puisque de nombreux pays prônent le made in « local » et sont ainsi confrontés à cette dérive: Angleterre/ Suisse/ USA/ Québec…
Et si on parlait un peu du made in China!
Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir…
Contrer les idées reçues!
La chine dispose d’une machinerie assez pointue en matière de fabrication de vêtements (depuis le temps qu’on délocalise là-bas, tu me diras!). Voici une des raisons pour laquelle, on peut faire appel à des entreprises chinoises plutôt que de faire produire son vêtement en totalité dans ses propres usines.
De même, les conditions de travail des travailleurs chinois ont beaucoup évoluées.
L’idée derrière ces mots, c’est de démontrer qu’il faut se battre contre les idées reçues et garder l’esprit critique. Facilement, nous pouvons tomber dans de fausses vérités qui desservent le plus grand nombre. Je ne dis pas que la Chine est la plus clean en matière de droit social et de respect de l’environnement… mais à mon avis nous nous devons de ne pas tomber dans des systématismes faciles et fermer notre esprit!
Pour aller plus loin sur le sujet,
- Guide du vêtement responsable Équiterre
- The true cost (documentaire explorant l’impact de la mode sur les gens à différents endroits de la planète) – Disponible sur Netflix
- Zara, Mango, Quicksilver, et compagnie, ça suffit! (article sur les conditions sociales des travailleurs)
- Test H&M conscious 2013: Greenwashing ou réel progrès? (article sur Greenwashing)
- La (vraie) vérité des vêtements made in France, celle de ceux qui les font (article sur Blue-washing)
- La vérité sur le made in China avec Ming Yin de Three Animals (article sur le cas du made in China)
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Cet article sonne « peut être » un brin moralisateur mais il n’en est rien! C’est plus mon instinct de révolte, la colère qui ressort, de ce monde géré par les sans-pitiés viles d’argent et de pouvoir. Nous, nous voulons vivre et vivre heureux dans le respect des autres alors faisons les bons choix.
Finalement, ici l’idée c’est less is more , cultiver sa curiosité & son sens critique pour ne pas se laisser berner par le marketing (greenwashing/blue-washing) et de se détacher de la superficialité. Créons notre propre identité, vouloir être soi, s’aimer tel que l’on est. Nos vies, nos histoires font, que le chemin peut être plus ou moins semé d’embuches mais l’essentiel est de se trouver créer soi-même.
Alors, envie d’adopter la slow fashion?
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Pour en savoir plus sur ma démarche vers la slow fashion,
Comment j’ai adopté la slow fashion? Le mode d’emploi
Ma garde-robe capsule Le contenu de mon dressing minimaliste
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9 commentaires sur “Pourquoi j’ai adopté la slow fashion?”